Faut-il fataliser l'échec ?

Pour certains, avec les vacances, le mois de juillet marque la fin d’une année à travers son lot de réussites, professionnelles ou académiques, de joies… Mais aussi parfois de déceptions. Année ratée, échec aux concours, compétition complètement manquée ; les échecs nous ont tous touché au moins une fois et s’ensuit alors une période des moins agréables de notre existence.

Toutefois, faut-il fataliser l’échec et se rabaisser plus bas que terre ? Non, vous n’êtes pas nul et je vais vous le prouver ! Sans pour autant tomber dans l’apologie de la médiocrité, l’enjeu est de savoir relativiser nos revers afin de repartir d’un bon pied vers de nouveaux horizons… meilleurs que les précédents.



Cela devait arriver un jour. Après plusieurs années prospères, où les réussites scolaires et extra scolaires s’enchaînaient (Baccalauréat, orientation dans la vie étudiante, Brevets de pilote, de conduite, décisions dans la vie privé), je me sentais intouchable, inébranlable. Ce sentiment de sécurité, quand tout nous réussit, qui nous conforte dans notre petit monde heureux, m’avait envahi moi aussi. A mes dépends.

Car certes, ce sentiment de bien-être qui nous approche du bonheur est agréable, mais il possède également sa part de danger. Cet endormissement qui nous fait baisser la garde et nous fait croire que désormais, tout arrivera sans effort. Car bien sûr, avec tout ce que j’ai accompli, je suis aujourd’hui le meilleur, tout est trop facile. C’est ainsi qu’est passé mon second semestre, après un premier tout à fait honorable, et, le mois de juin venu et mon année toutefois validée, mon établissement m’a remercié (de même que plus de la moitié de ma promotion). Pas assez bon en anglais (quand on habite à quelques kilomètres de la frontière espagnole en même temps…) Je ne m’y attendais pas tellement, l’info me secoua, touchant au passage mon immense ego. S’ajoutant à la déception, cet événement me sorti de ma torpeur pour me confronter au nouvel enjeu qui apparaissait alors : faire de nouveaux dossiers afin de continuer… Le système administratif français n’étant pas des plus attrayants, je me repassais alors mon année afin d’imaginer comment j’aurais pu éviter cela.

C’est à ce moment que l’on se rend compte que beaucoup de choses sont à notre portée, il suffit de savoir les saisir (en plein vol !). En cela, l’échec apparaît comme un motif de motivation nécessaire. Alors que mes succès m’avaient lâchement endormi et conforté dans un état de gestion de l’effort, voici que cette fin d’année me ramenait à mes réalités, suscitant en moi colère, frustration et envie d’en découdre à nouveau. Quoi de mieux qu’un chute pour offrir à quelqu’un l’occasion de se relever ? Tel un électrochoc, ne pas être accepté une année de plus dans mon établissement m’avait donné envie de continuer ailleurs, afin d’obtenir le concours que je convoite et montrer de quoi je suis capable.
Une fois toute la paperasse envoyée, place à l’attente, à l’incertitude et à l’ennui. Il s’agit sans doute du moment le plus compliqué à gérer. J’ai souhaité avant tout me changer les idées, me lançant dans de nouveaux projets (ce blog), puis travaillant à consolider mon anglais. Lire, apprendre de nouvelles choses et s’ouvrir l’esprit est aussi nécessaire, car, en plus d’être utile à travers des études académiques, un brin de culture n’est jamais à négliger, ne serait-ce que pour notre orgueil personnel. -De même, pour ceux qui se réorientent complètement après une année insatisfaisante, il ne faut pas tomber dans le reniement et se persuader que l’on vient de perdre douze mois. Rien n’est jamais inutile et un cursus en prépa par exemple, même incomplet, peut ouvrir de nouvelles portes et intéresser certains établissements -, petite parenthèse.

D’autre part, il reste important également de poursuivre nos loisirs et de cultiver nos relations sociales. La pratique du sport est restée le meilleur des remèdes ; en s’abandonnant à l’effort, tout disparaît, laissant une place exclusive à l’adrénaline ainsi qu’à l’endorphine puis à la satisfaction quant aux barrières toujours repoussée par le goût de l’effort.

Je ne dirais pas que ce début de vacances est le plus épanouissant de ces dernières années, mais relativiser l’échec fut plus bénéfique que de me morfondre. A travers l’inventaire des choses à changer, un sentiment de nouveauté a fait place à la frustration, dessinant un autre horizon avec ses nouveaux objectifs. Tomber est parfois nécessaire pour poursuivre un but, « à vaincre sans péril on triomphe sans gloire » direz-vous.

Alors que les résultats du baccalauréat viennent de tomber, vous, qui êtes au rattrapage ou qui retaperez une deuxième année de terminale, ne vous découragez pas ! Votre échec, abordé de manière rationnelle ne peut qu’être formateur. Il ne révèle pas non plus la qualité d’une personne, les capacités d’un individu à réussir (posez-vous la question de savoir sur quels critères vous êtes évalué, vous verrez dans la plupart des cas que cela ne reflète qu’une infime partie de vous). Par la suite, si le chemin que vous avez choisi vous paraît trop sinueux pour atteindre vos ambitions, empruntez d’autres chemins non balisés. L’éducation en France apparaît comme étant de plus en plus complexe comparé à il y a vingt ans (c’est sans doute pour cela qu’il est aujourd’hui plus dur de réussir du premier coup ce que l’on entreprend), mais elle a au moins le mérite de nous offrir plusieurs voies pour une seule et même finalité.

Don’t panic, keep the peach !

Cette chronique était pour vous.

P.M.

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